Page:Meister - Betzi.djvu/103

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du moment présent. L’homme animal comme l’homme spirituel, toutes les fois qu’il s’abandonne à l’instinct de sa nature, cherche tous les moyens qui sont à sa portée d’étendre les limites de son existence, d’en accroître l’énergie, d’en prolonger la durée, d’exister encore, autant qu’il en peut concevoir la possibilité, hors de lui et après lui. L’amour le plus physique, la tendresse, pour ainsi dire, la plus machinale des pères et des mères pour leurs enfans n’en offrent-ils pas une preuve frappante, irrésistible[1] ?

Ah ! qui peut avoir l’ame assez froide pour ne pas voir dans ce sentiment naturel et presque involontaire le bien le plus puissant des

  1. Les noms, dit Montesquieu, les noms qui donnent aux hommes l’idée d’une