Page:Meister - Betzi.djvu/125

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nous adorons déjà, sans que nos sens aient encore pu l’atteindre.

Ainsi la manière dont nos sens et nos sentimens embrassent l’objet d’une passion tendre et profonde, est tout-à-fait analogue à ce que nous appelons la foi, lorsqu’il s’agit de l’objet d’une piété, d’une adoration religieuse.

Toute passion subsiste tant que l’objet qui l’a fait naître entretient cette foi du desir, la nourrit et ne l’épuisé pas. C’est parce que l’amour de Dieu la nourrit sans cesse, cette foi, et ne peut jamais l’épuiser, qu’il est aussi le seul amour dont il soit impossible de concevoir l’étendue ou le terme.

L’amour et la religion non-seulement ont la force de nous transporter hors de nous ; il est même de l’essence de ces deux sentimens