Page:Meister - Betzi.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ce sacrifice pouvait-elle lui laisser quelque doute sur la préférence décidée qu’il n’en conservait pas moins dans le cœur de son amie ? Avait-il jamais été plus aimé, plus heureux ? Ne lui restait-il pas encore plus d’une espérance que son exil ne serait pas éternel ? Séligni ne fut donc pas jaloux, parce qu’il avait plus de raison de l’être mais uniquement parce qu’il était plus amoureux qu’il ne l’avait jamais été.

Quelque simple et quelque sublime que lui parût d’abord le procédé de Betzi pour son malheureux bienfaiteur, le sentiment funeste qui s’était emparé de son ame lui fit soupçonner bientôt que ce généreux étranger n’avait pas cessé de lui plaire, que son infortune même pouvait le rendre encore plus aimable à ses yeux ; il venait d’éprouver lui-même sur quel charme elle