Page:Meister - Betzi.djvu/253

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était réservé le bonheur de la remplir sans cesse de nouvelles délices ; le sort qui me persécute m’en ôte désormais toute espérance. Mais jeune et sensible, aimable et bonne, sensée et légère, que de ressources ne conserves-tu point encore ! mon infortune seule t’en ravissait la jouissance. Mes bienfaits passés ne t’enchaîneront plus à ma misère actuelle ; il est temps de te rendre à toi-même, au doux charme de ton âge, de ses brillantes illusions, que sais-je ? peut-être même à de nouvelles chaînes, à de plus heureux engagemens, dont j’osais exiger et dont tu crus me devoir le sacrifice. Un amour comme le mien voit tout, devine tout, souffre de tout, même lorsqu’il n’ose s’en plaindre. Ah ! comment oser me plaindre de celle qui ne m’a point abandonné dans la situation la plus pénible de