Page:Meister - Betzi.djvu/280

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engagée à se comparer avec certaines femmes d’un rang que l’opinion a mis si fort au-dessus du sien, comme avec celles de la classe que cette même opinion a placées encore au-dessous, et peut-être avec la même justice ; oublions les vices des unes et le malheur des autres. Pour connaître le véritable prix de mes sentimens, n’écoutez que mon cœur et le vôtre. Qu’est-ce qui vous garantira ma franchise, si ce n’est ma franchise même ? Qu’est-ce qui nous assurera le bonheur que nous pouvons espérer encore, si ce n’est le bonheur même dont notre amour nous a fait jouir jusqu’à présent malgré tant d’obstacles, et sur-tout malgré l’influence funeste de vos cruelles préventions ? Quand tu l’aurais voulu, (hélas ! tu ne l’as voulu que trop sûrement), comment t’aurait-il été possible de douter du cœur de ta Betzi ?