Page:Meister - Betzi.djvu/327

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les jours davantage au lien qui nous unissait, je la pris enfin cette grande résolution, je la pris, ou plutôt d’Eglof sut me persuader que je l’avais prise. Dans l’impossibilité de faire désormais à mon gré le bonheur des deux amis à qui je devais tout le mien, je me crus obligée de choisir entre eux ; et celui que je voyais le plus disposé par son caractère, par sa situation, par ses principes, à me donner ce bien, ce vain nom peut-être dont la privation m’était devenue si sensible, obtint la préférence. Que de combats cependant ne fallut-il pas essuyer dans mon intérieur avant de me prononcer irrévocablement ! Tous deux réunissaient tant de qualités aimables à tant d’amour ! Sans me faire une illusion trop flatteuse il m’était impossible de ne pas sentir combien j’étais devenue nécessaire au bonheur de l’un et de