Page:Meister - Betzi.djvu/330

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ainsi sur la foi des protestations les plus tendres et même les plus sincères, comptait encore retrouver dans mes bras le bonheur dont il avait joui tant de fois. Au moment qu’il allait sortir pour venir me voir, il reçut la nouvelle de ma fuite. D’une main tremblante et fondant en larmes, je lui avais écrit ce peu de lignes, que le trouble même qui me les avait dictées a gravées dans ma mémoire : « Ta Betzi trahit l’amour et l’amitié ; mais elle suit une destinée irrésistible. Ah ! si son ingratitude doit la rendre odieuse à tes yeux, puisses-tu l’oublier ! Non, non, tu seras indulgent et pitoyable ; elle ne saurait supporter ta haine, quand même tu ne pourrais lui refuser ton estime. »

Je sus par le domestique qui lui remit ce billet, et qui nous suivit