Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/213

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un moment des êtres doux et sensibles en monstres de barbarie et de cruauté. Isolé de tout autre sentiment, cet instinct prend tous les caractères de la passion la plus féroce. Qui désire plus que de vivre n’aimera jamais la vie avec excès ; mais il n’est aucun frein à la fureur de celui qui ne peut plus concevoir d’autre désir que celui de sauver sa vie, c’est le dernier foyer où se concentre alors toute l’activité de son être. Telle fut surement l’affreuse destinée des premiers anthropophages.

Que de nobles et généreuses, que de touchantes et sublimes résolutions n’eussent jamais été