Page:Meister - De la morale naturelle, 1788.djvu/92

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sion, ce qui doit la faire regarder en effet comme un des premiers ressorts de la moralité de nos actions, c’est son énergie, sa puissance et sa longue durée : elle domine sur les passions qui semblent lui être le plus contraires, résiste à leurs emportemens, trouble encore leurs plus vives jouissances, nous fait trahir malgré nous nos plus chers intérêts, et prolonge souvent jusqu’au dernier terme de la vie les suites funestes d’un seul instant de faiblesse ou d’abandon ; c’est un poison destructeur dont les effets sont plus ou moins lents, plus ou moins rapides ; l’éloignement des temps et des lieux pourra sans