Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/102

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par rimpertinence aussi de rattitude. C’est alors que nous méritâmes sans doute les railleries de la critique et du public, railleries oubliées maintenant que la bonne entente de la poésie et du journal, de la chronique et du conte poétique sont un fait accompli. J’ai donc tout d’abord à vous demander quelque indulgence pour le récit de nos premiers commencements.

Quelques-uns d’entre ceux qui m’écoutent se souviennent-ils encore de la petite Revue, fraîche, téméraire, jolie, à la couverture pimpante, dont nous étions les extravagants Buloz dans l’âge invraisemblable où Chérubin se borne encore à embrasser l’écorce des arbres ? Aujourd’hui les bibliophiles la recherchent fort et ne la trouvent que difficilement. En voici un numéro. N’est-ce pas qu’elle était d’un aspect agréable et qu’elle semble toute jeune, quoique si vieille déjà ?

La Revue fantaisiste était la Revue bien nommée. Toutes les ardentes et folles audaces, elle les avait ; narguant les pédantismes et les sottises, pouffant de rire au nez des conventions, ne comprenant ici-bas que deux choses, qui sont tout, à la vérité, la Poésie et la Joie ! Pour moi,