Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/250

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d’entre nous étaient de tout petits poètes ; il a été des nôtres, à sa façon, il a lutté, comme nous, et avec nous. Puis cette réussite est d’un bon exemple et nous honore. Ce n’est pas aux Parnassiens qu’on peut reprocher leur libraire à l’hôpital réduit ! Lemerre a publié des poèmes ! il a des rentes sur l’État. Il a mis des élégies en vente ? il est obligé de déposer son or à la Banque, parce que chez lui il n’y a plus assez de place. Ajoutez que la renommée lui est venue en même temps que l’accumulation des trésors. Le successeur de Percepied est le successeur des Elzévirs. À la bonne heure, nous sommes contents. Oui, contents de l’avoir fait riche et fameux.

Et qu’on ne vienne pas dire qu’Alphonse Lemerre a gagné tout cet argent — avec toute cette gloire — par ses belles et parfaites rééditions des ouvrages anciens. Il doit beaucoup, certes, à ce labeur de bibliophile et de lettré. Mais, sans nous qui, à cause même des criailleries du commencement, avons fait son illustration première, il fût demeuré sans doute peu connu ; en un mot il n’aurait pas vendu à vingt mille exemplaires les œuvres de Rabelais, s’il n’eût