chercher dans un recueil de décrets le paragraphe concernant les lettres chargées. Ils ne trouvent rien, bien entendu.
« Guand êtes-vous venu en Corse et comment ?
— J’y suis venu il y a un mois avec la troupe du théâtre de Bastia.
— Vous mentez. Tout se passe en ordre dans un régiment. Et qu’est-ce que ce Vaudron dont vous avez une lettre ?
— Ce n’est pas Vaudron, c’est Autran.
— Qu’est-ce qu’il fait ce Vaudron ?
— Il est académicien.
— Ah ! tacadémicien ! encore une de vos professions. Vous en changez souvent. Hier, vous m’avez dit que vous étiez acteur, après ça comédien, puis article dramatique.
— Mais tout cela, c’est la même chose.
— Allons donc ! Puis vous êtes homme de lettres aussi. Où est votre diplôme ?
— Il n’y en a pas.
— Ah ! ma femme, qui est institutrice, en a un. Ah ! ah ! oui ! vous êtes un scélérat dangereux ! Et qu’est ce encore que ce Pamphile ?
— C’est M. Théodore de Banville, poète lyrique.
— Ils ont tous des métiers dont on n’a jamais entendu parler, fait le spirituel brigadier de Palneca.
— Parbleu ! mais nous sommes sur la trace de ses complices. Il vient de Suisse et va rendre ses comptes à sa bande. Il y en a un qui lui donne rendez-vous à Paris. »