— Seul ?
— Avec Karl.
— Oh ! où peut-il être ! où peut-il être ? dit Gloriane, les poings aux dents.
Le prince paraissait réfléchir profondément. Enfin il reprit, plus bas :
— Je crois qu’il est parti pour Oberammergau.
— Pour Oberammergau ?
— Oui. Il y est déjà allé, furtivement, la semaine dernière. Il peut y être retourné.
— Si vous supposez cela, pourquoi ne l’avez-vous pas dit à la reine, aux princes ?
— Parce que je ne veux plus me mêler de ces choses, où je me suis déjà trop compromis ! parce que je suis bien résolu à laisser cette famille d’insensés se tirer d’affaire à sa fantaisie ! Eh ! parbleu ! le roi de Thuringe n’est pas le seul souverain dont je suis le chambellan. Savez-vous où je vais en ce moment ? À l’hôtel, pour faire ma malle, et dans quelques heures, par le train express, je quitte Nonnenbourg. Adieu. Quant à ce que je viens de vous dire, — par une dernière étourderie, — usez-en comme il vous plaira ; je m’en lave les mains.
— Lâche ! dit Gloriane.