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Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/37

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MÉPHISTOPHÉLA

I

Cette après-midi-là, dans la forêt vernale, il pleuvait et il faisait soleil, de sorte que toutes les feuilles, celles des bouleaux, des tilleuls et des saules penchants, et, le long de la large avenue, celles des grands platanes aussi, étaient criblées d’une innombrable averse de petites gouttes d’or. Sous un vent léger, si léger qu’on ne le sentait point, qu’on le devinait seulement au va-et-vient des plus flexibles branches, des égrènements d’ondée, ronds comme des perles, lumineux comme des diamants, pleuvaient aussi du balancement des bruyères, dans les éclaircies du sous-bois, sur les brins d’herbe qui, alourdis d’un peu d’eau, comme, d’une larme,