semblance, sinon de l’âge avec l’âge ; celle-ci, les cheveux bruns, d’un brun çà et là strié de mèches rousses, petite et presque maigre, avec une vigueur d’arbuste qui poussera haut ; celle-là, d’un blond pâle, assez grande, mais comme lasse d’avoir grandi et un peu grasse déjà en sa gracilité penchée ; une force auprès d’une douceur, avec l’égal charme exquis de ne pas être encore tout ce qu’on sera. Et leur adolescence s’accordait bien avec la jeunesse puérile de la nature ; nouvelles dans le renouveau.
Sans cesser de rire, celle qui était blonde, Emmeline, s’avisa qu’elle avait les cheveux tout mouillés de pluie.
— Tiens, vois, Sophie, mais vois donc, touche !
L’autre dit :
— Les miens aussi, on croirait que je les ai trempés dans l’eau.
— J’ai une idée.
— Pour sécher nos cheveux ?
— Oui, très amusante.
Emmeline ôta son chapeau qu’elle alla suspendre à une branche d’arbre, revint au milieu de l’allée, dénoua le lourd chignon qui lui descendait entre les épaules, fit tomber d’un trémoussement ses cheveux longs, très longs, si