Aller au contenu

Page:Mendès - Méphistophéla, 1890.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
64
MÉPHISTOPHÉLA

chiré. Sa tante lui demanda : « Et où as-tu couché, dis voir un peu ? — Chez Mme Ernestine, qui est très gentille pour moi. — C’est différent. »

D’autres aventures : des séjours prolongés dans la loge de la troisième danseuse, qui s’ennuyait entre le ballet du deux et le ballet du quatre, et dans celle d’un vieux comique, sale, du tabac au nez, gros, tout pendant, connu pour son plaisir de se faire mettre ou ôter son maillot par des toutes petites ; on savait çà, on en riait ; c’était un brave homme au fond, qui avait chez lui femme et enfants.

Pourtant, parmi toutes ces vilenies, et les rencontres des machinistes sur l’échelle des dessous, et les aplatissements entre le mur et n’importe qui dans l’angle d’une porte poussée par la sortie en tumulte des figurants, Phédo était vierge, de la vaine virginité du corps ; souillée aussi dans sa chair, du reste, dans sa grêle chair maigrie ; ne gardant des closes pudeurs que ce qu’il en peut rester après l’acharnement des féminilités ou des séniles impuissances, et, après, dans quelque couloir pas assez sombre, la brutalité, sous la jupe courte, des doigts qui n’ont pas le temps.

Un grand bonheur survint.

Parce que la petite Thevenard, alors célèbre,