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PETITS POÈMES RUSSES


La steppe l’enfanta dans un bris de tison
Un jour de colère assassine,
Et, des feuillages morts du faîte à la racine,
Il est tout imbu de poison.

L’ardent poison qui suinte à travers son écorce.
Fondu par l’air de flamme et d’or,
Le soir, résine épaisse et diaphane encor,
Se fige en stalactite torse.

L’oiseau ne vole pas vers lui, se mêle au ciel !
Et l’effroi du tigre l’évite ;
Seul, l’ouragan se rue à l’arbre, passe vite
Et s’enfuit, pestilentiel.