Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


La Patrie


 
Ces Juifs criaient vers Dieu dans l’Ile de l’exil.
Car, pareil au boucher sanglant jusqu’au nombril
Qui s’assied n’ayant pu saigner toutes les bêtes,
L’affreux Titus, campé sur des monceaux de têtes,
N’acheva point le reste éperdu des Hébreux ;
Et les uns avaient fui vers la Crète, nombreux,
S’étonnant, sur le pont des nefs aux blanches toiles,
Qu’avec les mêmes yeux on vit d’autres étoiles.
O roses de Saron, ils ne vous cueillaient plus !
Ville aux toits hauts, colline, oliviers chevelus,