Page:Mendès - Poésies, t2, 1892.djvu/46

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T’outragent, ô disciple aimé, que diras-tu ?

— Ces peuples sont doués, dirai-je, de vertu,
Car ils n’ont point jeté de sable à mes paupières,
Et, doux, ne m’ont frappé ni des mains ni de pierres.

— Mais s’ils t’osent frapper de pierres ou des mains ?

— Ces peuples sont très-bons, dirai-je, et très-humains.
Car leurs mains à lancer des pierres occupées
N’ont point levé sur moi de bâtons ni d’épées.

— Mais si leur fer t’atteint ?


— Je dirai : Qu’ils sont doux
De frapper sans me faire expirer sous les coups !

— Mais si tu meurs ?

— Heureux ceux qui cessent de vivre !

— C’est bien, dit le Bouddha. Va, console, et délivre. »