Page:Mercœur - Œuvres complètes, III, 1843.djvu/414

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mais j’y pense ; si je la donnais à Louis XI lui-même ? »

« Grand roi ! dit-elle d’un ton comiquement suppliant,… ne repousse pas la prière d’une jeune fille qui serait heureuse de te devoir sa gloire !… Daigne, en sa faveur, sortir de l’asile qui te dérobe aux regards des humains… Viens étaler à ses yeux toutes les ruses de ton puissant génie et l’initier dans le secret de tes superstitions ! Élisa Mercœur est pauvre de gloire, grand roi ! mais elle en deviendrait riche, si tu révélais à son âme tous les secrets de ton âme !!! [1] »

— « Penses-tu, maman, qu’il se laisse toucher ?

— Il faudrait, mon enfant, qu’il fût bien insensible pour résister à une telle prière…

— Eh bien ! espérons donc ; mais, comme l’espérance a besoin d’alimens pour se soutenir, nous ferons bien, pour l’empêcher de

  1. Ce fut cette invocation qu’Élisa fit à Louis XI qui lui donna l’idée de faire adresser par ce monarque une prière à Notre-Dame d’Embrun.