Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/102

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donna à Elisa l’idée de cette composition et comment elle l’écrivit. Peu de temps après, suivant le conseil que je lui en donnai, elle fit en vers le portrait de M. Danguy qu’elle se disposait à faire au crayon. Je ne sais si depuis le jour où Elisa avait promis à M. Danguy de ne plus faire de vers, ce désir avait cessé de se faire sentir en elle, ou s’il s’était seulement assoupi, mais en prenant la plume pour écrire les stances ci-dessous, elle me dit :

« Il s’est fait bien du changement en moi depuis quatre ans, maman ; j’ai perdu tout-à-fait cette assurance qui ne me faisait douter de rien. Si j’étais assez sotte alors pour me croire capable de faire une tragédie, je t’assure bien que maintenant je me croîs incapable de faire un seul vers ; j’entends un bon, car il n’est pas difficile d’en faire de mauvais ; enfin, je vais essayer, mais j’ai bien peur que la crainte de mal faire ne m’empêche de réussir à faire quelque chose même de passable.

Portrait de M. Alexandre Danguy par Elisa Mercœur, sa petite femme.


Raphaël, prête-moi ton pinceau véridique ;
Qu’à le perfectionner, ta main s’occupe encor,