Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/112

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quatre demoiselles *** devinrent ses écolières, La mère, qui assistait assez souvent aux leçons qu’Élisa leur donnait, lui dit un jour :

« Avant de vous avoir entendue, mademoiselle Mercœur, je ne pouvais me persuader, quelque éloge que me fit M. Bet… de votre savoir, qu’à votre âge on pût posséder toutes les connaissances requises pour faire de bonnes éducations ; vos définitions m’ont rendue crédule ; elles m’ont convaincue qu’on peut être jeune, enfant même, puisque vous n’êtes encore que cela, et savant professeur à la fois… Mais vous avez donc eu des révélations, mademoiselle Mercœur ; car enfin, pour savoir, il faut le temps d’apprendre, et vous ne l’avez pas eu. Mon éducation à moi ne ressemble pas à la vôtre ; elle est bien imparfaite. Mariée fort jeune, mes occupations m’ont fait négliger ce que l’on m’avait enseigné, et je sens que maintenant il est malheureusement trop tard pour réparer le temps perdu ; mais, malade comme je le suis, mes souffrances me donnent tant de momens d’ennuis, qu’il me semble que j’en aurais beaucoup moins si je m’occupais à apprendre. Voulez-vous de moi pour écolière, mademoiselle Mercœur, dites ? Je ne serai pas moins attentive à vos dé-