Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Les vers d’Élisa eurent tant de succès, que, dans son étonnement, elle me dit… car dès lors on publia qu’elle était née poète :

« Ah ça, maman, il faut donc bien peu de chose pour être poète, si les deux faibles preuves que j’ai données suffisent pour me faire déclarer telle ; puisqu’il en est ainsi, je m’en vais suivre le conseil de M. Mélinet, je vais écrire dans son Lycée armoricain.

Les deux premiers morceaux qui y parurent furent : Dors, mon ami, qui se trouve en tête de son volume de Poésies, et l’élégie qui le suit. Je place ici des vers que les deux morceaux dont je parle inspirèrent et qui furent envoyés à M. Mélinet, pour être remis à Élisa et insérés dans le Lycée.


À MADEMOISELLE ÉLISA MERCŒUR.


        Nantes aussi voit naître sa Delphine ;
        Muse Elisa, j’ai lu tes charmans vers,
        Mon cœur ému répète encor les airs
                Qu’a modulés ta voix divine.

        Quel charme pur s’est emparé de moi,
        Quand d’un ami, sylphide tutélaire,
Tu contemples Morphée errant sur sa paupière…
                Mais, ô ma muse, je le crois,