Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/138

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être même bien davantage. Oh ! oui, car d’ici l’apparition de mon volume, j’ai tout lieu de penser que M. Danguy me recueillera encore bien des signatures [1] ; ainsi tu vois que c’est bien heureux que ce traité ne me soit pas parvenu plus tôt. Espérons donc, d’après cela, que tout s’arrangera pour le mieux ; que le jour du bonheur se lèvera bientôt pour nous, et que nous ne retrouverons plus nos chagrins que dans notre souvenir !… Espérons, maman, espérons ; Dieu nous protégera, j’en suis sùre !… je le crois, du moins… »

Et, pleine de cette croyance si douce à l’âme candide d’une jeune fille, Élisa prit la plume, et, sous la dictée de sa reconnaissance, elle écrivit aux membres de la Société académique de Nantes, car c’étaient eux qui s’étaient ré-

    ser se charger de ce soin ; que, pendant qu’elle s’occuperait de l’arrangement de son volume, lui s’occuperait de lui procurer des signatures ; qu’il espérait pouvoir lui en obtenir beaucoup à la Bourse et au spectacle.

  1. Élisa avait raison, M. Danguy lui recueillit encore bien des signatures, car la liste qui, lors du traité, ne contenait que quatre cents noms, à la publication de ses poésies, en contenait près de six cents ; et je dois dire que pas un de ceux qui avaient signé ne manqua à son engagement : il semblait que c’était un tribut que chacun d’eux croyait devoir au talent de la jeune Muse armoricaine et qu’il s’empressait de lui payer.