Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/157

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Contencin, avec recommandation expresse, dès qu’il l’aurait reçu, de l’envoyer à mademoiselle Mercœur sans tarder, ce qu’il exécuta à la lettre. Toujours gracieux dans sa manière de transmettre à Élisa les messages dont le chargeait pour elle M. de Villeneuve, M. de Contencin lui écrivit en lui faisant passer le mandat, qu’il l’engageait à regarder cet envoi de M. de Martignac (c’était lui qui était ministre alors), non seulement comme le témoignage du plaisir que la lecture de ses Poésies avait procuré à ce ministre, mais aussi comme le prélude de ce que son excellence se proposait de faire pour l’avenir d’une jeune muse dont la position lui inspirait autant d’intérêt que le talent d’admiration [1]

  1. L’intérêt et l’admiration de M. de Martignac pour Élisa étaient antérieurs à son entrée au ministère, et avaient pris naissance à la préfecture de Nantes, chez M. de Villeneuve même, chez lequel il avait lu ses Poésies pour la première fois. Il parait qu’il en avait été fort content, car, après son départ, M. de Villeneuve dit à Élisa qu’il rencontra : « Si je n’avais craint, mademoiselle, de vous paraître indiscret, j’aurais pris la liberté de vous présenter l’un de mes amis intimes, le vicomte de Martignac, qui avait un désir extrême de vous connaître. La lecture de vos Poésies lui a donné une si haute opinion de votre génie que je puis bien vous assurer que si jamais il devient ministre, comme tout porte a le croire, que vous trouverez en lui un protecteur zélé. Je ne négligerai rien du moins, s’il a un jour le pouvoir, de récompenser le talent, pour faire tourner au profit