Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/159

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à tue-tête : « Que je suis heureuse, maman ! que je suis heureuse d’être pensionnaire du roi !!! » Et, comme la reconnaissance entrait aussi spontanément dans son cœur que la joie et la peine, avec cette différence que la joie et la peine en sortaient, et que la reconnaissance s’y clouait, Élisa prit la plume pour exprimer la sienne au comte Donatien de Sesmaisons et au vice-amiral Halgan qui avait été de moitié dans les démarches qu’avait nécessitées la pension dont elle venait de recevoir le brevet, et dont il lui avait aussi envoyé l’avis qu’il en avait reçu ; car pendant que, de son côté, le comte de Sesmaisons sollicitait cette pension du vicomte de Larochefoucauld, le vice-amiral Halgan la sollicitait de l’intendant général de la maison du roi, le baron de Labouillerie, c’était l’ami pour lequel il avait demandé un volume à ma fille… Ce fut en vain que, dans l’élan de sa reconnaissance, Élisa essaya d’écrire, force lui fut de déposer la plume, car elle comprit qu’elle serait impuissante à traduire ce qu’éprouvait son cœur. Je n’entreprendrai donc point de décrire ce qui résista à la plume de ma fille. Eh ! comment le pourrais-je en effet, moi qui ne pense même pas qu’il soit possible, à moins de pos-