Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/170

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elle, il sortit en la menaçant de provoquer en duel un jeune homme qui, le croyant son tuteur, s’était adressé à lui pour faire des propositions de mariage à Élisa, et qu’il regardait comme le seul obstacle à son bonheur.

On doit sentir que la récidive de pareilles scènes ne devait pas peu contribuer à augmenter le désir qu’Élisa avait de quitter Nantes. Ce désir devint incessant.

Nous étions allées voir une de ses écolières qui était malade ; c’était une enfant de dix ans : je m’assis près de la mère qui travaillait à de la tapisserie, et Élisa s’assit près du lit de la petite et s’occupa à lui faire une robe à sa poupée. Un monsieur, qui vint en visite, dit à la dame : « Vous qui connaissez beaucoup de monde, madame, vous devriez bien procurer à ma femme une bonne maîtresse de français pour ses filles.

— Ma foi, monsieur, lui dit cette dame tout en travaillant, je ne saurais vous en procurer une meilleure que mademoiselle Mercœur.

— Oh ! celle-là, ma femme ne la prendrait pas ; d’ailleurs si elle y consentait, moi je m’y opposerais.

    de modèle pour la déclaration d’amour qu’elle a fait faire par Aly à Zoraïde, dans le troisième acte de sa tragédie de Boabdil.