Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/172

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Le monsieur qui tenait à prouver ce qu’il avait avancé, dit en me montrant :

« Voyons, rapportons-nous-en au jugement de la maman de cette charmante demoiselle, dont les beaux yeux noirs sont constamment baissés sur son travail (il désignait Élisa), je suis sûr qu’elle sera de mon avis. »

Je fus empêchée de lui répondre par le mari de la dame qui entra dans ce moment, et s’écria en voyant Élisa qui habillait la poupée, car elle venait de finir la robe :

« Parlez-moi de cela, voilà la maîtresse qui joue avec l’écolière. — Vous jouez donc encore à la poupée, mademoiselle Mercœur ? — Quoi ! mademoiselle est mademoiselle Mercœur, dit le monsieur tout confus. »

Il voulut balbutier quelques excuses ; mais, sans l’écouter, Élisa embrassa la petite et nous sortîmes.

« Puisqu’il nous faut vivre du produit de mes leçons, me dit-elle dès que nous fûmes dehors, cherchons des lieux où les mères pourront sans indécence me donner pour maîtresse à leurs filles ; quittons Nantes, allons à Paris : tu sais bien que j’y dois recevoir une pension ; là du moins on n’y méprise pas les poètes ; on ne les