Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/179

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dix-huit ans, élevée loin de la capitale et hors du cercle et du mouvement littéraire ; c’est plus que jamais le cas de s’écrier : Nascitur poeta ! »

Cet article était signé E. D***. Élisa pensa que M. de Chateaubriand en partant pour son ambassade avait sans doute prié quelqu’un de faire connaître dans les journaux la pièce que sa jeune compatriote lui avait envoyée ; mais, plus tard, elle apprit que cette pensée était venue au docteur Alibert ; qu’il l’avait communiquée à M. Soumet, de l’Académie Française ; que M. Soumet, toujours empressé de seconder le docteur lorsqu’il s’agissait d’être utile ou agréable, s’était chargé de faire faire un article par une plume exercée et s’était adressé à celle si habile de son ami M. Émile Deschamps. Cet article était si flatteur pour Élisa, qu’elle le regarda comme un heureux présage de sa tentative auprès de S. Exc. le ministre de l’intérieur ; et, le cœur plein de cette espérance, elle porta gaîment à la poste la lettre qu’elle se disposait à y aller mettre lorsqu’on lui avait remis le journal le Voleur.

Je ne sais si, comme l’a dit Élisa dans son Double Moi, p. 244 du second volume, l’espé-