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AU LÉTHÉ.
 

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Chaque siècle qui tombe et que ton onde entraîne
N’est qu’un éclair nouveau que voit l’éternité.

Élisa Mercœur
 

Lorsqu’en mon sein gonflé par un dernier soupir
Le flambeau de la vie aura perdu sa flamme,
Dans ton cours oublieux n’abîme point mon âme,
Léthé, que sur tes flots surnage un souvenir.

Qu’un reflet de la terre et m’entoure et me suive,
Qu’un vent, comme un adieu de ses passagers biens,
Conduise, en inclinant les roses de ta rive,
Ma nacelle sans rame aux champs Élysiens.