Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/438

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        Chaque son de sa voix si chère,
Et je crus que tous ceux qu’attendrit sa prière
Peut-être écouteraient mon timide soupir.
Heureux qui peut comme elle, en cédant au génie,
        Dans sa noble inspiration,
Faire jaillir le feu de son âme agrandie
        Par sa brûlante émotion !
Trop jeune, je n’ai point senti de ce délire
        Les traits rapides et puissans :
        Je pensais… Ma naissante lyre
    Ne préluda qu’à de faibles accens.
        Mais si je puis me faire entendre
De celui qui chérit encor la liberté ;
        Si la pitié peut me comprendre,
        En vain je n’aurai pas chanté.

        Vous, des talens aimable amie,
Vous qu’ils ont su parer de leurs dons enchanteurs,
        Vous qui des belles d’Aonie,
        Reçûtes un bandeau de fleurs,
Sans vous, ah ! je le sens, l’espérance m’abuse,
Long-temps, hélas ! mon nom peut rester inconnu ;
Si vous le prononciez, redit par une muse,
        Il serait peut-être entendu.
Que votre voix, unie à celle de ma lyre,
Soit le touchant écho de mes timides chants
Et si l’on applaudit à mes jeunes accens,