Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/562

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Je t’aimerai ! pars, cède à l’honneur, au devoir ;
Pars, je croirai toujours et t’entendre et te voir !
Va, je puis supporter l’épreuve de l’absence,
Oh ! oui, ton souvenir me rendra ta présence’
À toute heure, en tout lieu, je te retrouverai.
(Montrant son cœur.)
C’est là, c’est dans mon cœur que je te reverrai.
Tu pars, mais c’est en vain, je te suivrai de l’âme ;
Je croirai près de toi, sous un ciel tout de flamme,
Respirer l’air brûlant qu’on respire au désert ;
Je croirai… Ciel ! que dis-je ? oh ! ma tête se perd !
Qu’ai-je fait ?

ABENHAMET.

                          Zoraïde, oh ! parle ! dis encore
Que tu m’aimes ! Ta voix, cette voix que j’adore,
Est si touchante ! un mot, un encor par pitié !

ZORAÏDE.

Malheureux ! mon devoir était presque oublié.

ABENHAMET.

Eh bien ! va-t’en, va-t’en ! ma raison expirante
Se ranime à ta voix, m’accable et m’épouvante :
Elle reprend enfin tout son pouvoir sur moi ;
Mais n’attends pas, va-t’en !

ZORAÏDE.

                                                    Adieu, veille sur toi !