Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/578

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ZORAÏDE.

                                                            Oui ! j’en sais plus que toi
Je sais quel sort affreux à tous deux on prépare.

INÈS.

Quel désordre effrayant de votre âme s’empare ?
Madame, s’il se peut, remettez-vous, hélas !
Boabdil me suivait, il vient, j’entends ses pas.


Scène VI.

BOABDIL, ZORAÏDE, INÈS.
BOABDIL.

Combien elle tardait à mon impatience,
L’heure qui chaque jour me rend votre présence !
Mais enfin…

ZORAÏDE.

                      Ah ! seigneur, laissez-moi vous quitter !
D’un trouble trop cruel je me sens agiter ;
Je ne pourrais, hélas ! entendre ni répondre.

(À Inès.)

Sortons.


Scène VII.

BOABDIL, seul.

                Quel trouble, ô ciel ! peut ainsi la confondre ?
Ah ! m’en puis-je étonner ? cette horreur, cet effroi,
J’ai tout fait pour qu’on dût les ressentir pour moi !
Mais, qui l’agite ainsi ? qui peut ? Quoi !… saurait-elle
Qu’à mes sermens déjà lâchement infidèle,