Page:Mercœur - Œuvres complètes, I, 1843.djvu/579

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Du triste Abenhamet j’ai pu dans ma fureur…
Non, je m’effraie eu vain, ma crainte est une erreur ;
Le mystère et la tombe ont caché ma victime…
On tremble donc toujours, quand ou commet un crime !
Et je l’ai mérité, ce tourment éternel,
Ce remords, qui, veillant au cœur du criminel,
Comme un lien de feu l’environne et l’enchaîne !
Mon père, Zoraïde, oui ! votre juste haine,
Horrible châtiment, est due à mes forfaits…
Je ne dois plus attendre un seul instant de paix.
Voilà donc les plaisirs qui suivent la vengeance !
Je l’ai voulu, pourquoi m’en plaindre…


Scène VIII.

BOABDIL, un Garde.
BOABDIL.

                                                                          Qui s’avance ?
Soldat, que voulez-vous ?

LE GARDE.

                                                Près de ces lieux, seigneur,
D’un entretien secret réclamant la faveur,
Le chef des Zégris…

BOABDIL.

                                      Ciel !… qu’il entre à l’instant même !

(Le soldat sort.)

Mon crime est-il déjà consommé, Dieu suprême ?