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ACTE V.

Le théâtre représente la place de l’Albaysin. À la gauche du spectateur, sur le premier plan, une façade du palais de l’Alhambra ; à droite, mais dans le fond, sur une ligne oblique, le palais de l’Albaysin. Dans le lointain, le sommet des montages de la Sierra-Névada, couvert de neige, sur laquelle tranche la verdure de quelques arbres. Du côté de l’Alhambra, l’échafaud où doit se placer Zoraïde, vis-a-vis, la barrière de la lice qui se prolonge dans la coulisse, de façon à ne pas laisser apercevoir les combattans. Dans le fond est un bûcher, des liens sont posés dessus, le tout est enfermé d’une barrière, au-delà de laquelle se trouve le peuple. On voit parmi la foule quelques Espagnols. Des gardes veillent la barrière. Au lever de la toile on voit déjà du peuple, dont la foule se grossit peu à peu pendant le cours de l’acte. Le soleil éclaire le côté de la scène où se trouve la lice, l’ombre porte du côté où est l’échafaud.


........Celui qui fait le crime
Ne se fuit pas lui-même en fuyant sa victime.
En tout temps, en tout lieu, le coupable avec soi
Emporte ses remords.........

Élisa Mercœur.



Scène PREMIÈRE.

BOABDIL, seul, criant dès la coulisse. Il a l’air égaré, et a un billet à sa ceinture.

Quoi ! ce sang odieux ne s’arrête donc pas !
De son horrible fange il souille encor mes pas !