Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/114

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— Non.

— Écoute-moi donc tranquillement. Si ce duel de demain n’était qu’une querelle ordinaire ; s’il ne s’agissait que de laver par le sang une injure personnelle… je n’aurais pas attendu que tu vinsses, j’aurais été te chercher, je t’aurais dit : Birague, il y a demain pour moi chance de mort ; veux-tu la partager, me dévouer ton bras comme ton cœur ?… Je t’aurais dit cela. Mais…

— Qui peut s’opposer à cette fraternité de périls entre nous ? quel motif m’en ravit ma part ?

— C’est qu’il ne s’agit pas d’une querelle d’homme à homme : c’est un duel de parti à parti. Nous ne nous battrons, de côté et d’autre, que comme champions. C’est une espèce de combat judiciaire au jugement de Dieu et ce n’est pas entre Caylus et moi que le sort des armes doit décider, c’est entre Guise et Valois… Comprends-tu maintenant ?