Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/117

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front d’un roi en caractères sacrés et ineffaçables : « N’y touchez pas ! » Et quand cela serait : la main qui, déléguée du ciel, les grava jadis au front de Saül, ne les imprima-t-elle pas sur celui de David ? Pourquoi donc un peuple n’aurait-il pas le même droit que Samuel ? Pourquoi une nation tout entière, lasse de la démence de Saül, n’oserait-elle se choisir son David ? Va ! le front qui renferme génie, volonté, grandeur et courage, est assez noble pour recevoir en dehors l’empreinte du sceau royal, imbibé d’huile sainte et frappé par la main d’un prêtre. Mais, rassure-toi ; nous n’irons pas jusque-là. Que la puissance du duc de Guise enseigne au roi sa honteuse faiblesse… Qu’il sache qu’à l’activité, au courage, il faut opposer la vigilance et la force ; qu’il le sache ! et ce sera, pour la France, acheter beaucoup avec peu, si elle ne paie les fruits d’une telle leçon que du prix du sang qui doit se verser demain ! Mais que dis-je ! si nos épées ont la pointe assez longue pour atteindre au cœur