Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/135

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Henri s’irritait d’impatience ; il fallait trouver une occasion décisive : elle naquit enfin.

Un jour monsieur et madame de Villequier se présentèrent trop tôt au Louvre René proposa à sa femme, en attendant l’ouverture des salons, de faire quelques tours de promenade dans le petit jardin de la reine Louise, situé sur le bord de l’eau. La comtesse admirait les fleurs dont la reine aimait la culture, et qu’elle même arrosait souvent de ses mains. Le comte s’arrêta tout à coup comme frappé d’un retour subit de mémoire : « Il faut que je vous quitte pour un instant, dit-il ; j’ai totalement oublié l’exécution d’un ordre dont le roi m’a chargé ; je ne puis paraître devant lui sans l’avoir rempli. Attendez-moi, je reviens bientôt. »

Françoise resta seule ; elle s’assit sur un banc de bois peint et découpé en légers festons dans le genre moresque. Ses regards étaient baissés vers la terre ; elle était triste, elle se sentait agitée d’une vague inquiétude ;