Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/139

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— Achevez-la donc, et puisse-t-elle m’être favorable !

— Sire, je suis unie au noble comte mon époux par lien d’amour et d’honneur ; mais ne fussé-je liée à lui que par devoir, dût mon âme pencher vers vous, dût votre amour donner au mien pouvoir et couronne, je refuserais, sire ; car j’aurais perte à l’échange de vos dons contre mon honneur.

— Quoi ! madame, vous rougiriez de voir à vos pieds le maître de la France, d’accepter sur lui domination suprême… de pouvoir d’un mot…

— Ah ! sire, c’est grand malheur à ma vie que votre royal hommage soit venu à moi qui ne le cherchais pas !

— Ainsi vous imputez à châtiment du ciel l’amour de votre souverain. Il y a bien des femmes, madame, qui regarderaient comme grand bonheur une telle infortune, qui la solliciteraient de bien des vœux, qui s’enorgueilliraient, croyez-moi, d’obtenir à leur