Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/150

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neste ! Mais j’aperçois venir une de mes femmes. On ouvre sans doute… Voici l’heure.

— Madame, madame ! ne m’abandonnez pas !… laissez-moi vous suivre !… Sa main tremblante s’attachait aux vêtemens de la reine… Ne me quittez pas !

— Eh bien ! venez, amie, et que le ciel veille sur vous !

— Et sur René !

Les salons étaient effectivement ouverts. Le roi se promenait avec agitation, le front plissé, les regards inquiets ; il tenait une petite badine de baleine à la main ; il la balançait, la ployait à la rompre ; ses paroles étaient sèches, brusques ou amèrement ironiques ; on sentait, à l’entendre, à le voir, que son sang circulait vite dans ses veines, que son cœur battait lourdement dans son sein. Il se retourna vers la grande porte quand on ouvrit les deux battans pour faire passage à la fois à la reine et à la comtesse. Henri fit un pas en arrière ; ses lèvres pour-