Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/157

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sa main saisit sa dague ; il recule d’un pas, s’adosse au mur, et se défend. Son bras fait à lui seul ployer ceux des assaillans : ils cèdent d’abord, puis reviennent ; ils ne l’ébranlent pas, ils le heurtent plus fortement ; enfin il crie : À moi, d’Alençon ! Sa voix de Stentor résonne, et l’écho la roule comme un bruit de tonnerre ; des cris lui répondent ; on accourt, on accourt armé. Les assassins font à la fois en arrière un mouvement spontané : ils fuient, mais non tous, car un des défenseurs en a renversé un dans son choc contre lui. Les genoux du traître se sont ployés ; le pied du vainqueur est sur sa poitrine, comme celui de Jacob sur le sein de l’ange son céleste adversaire ; la pointe de l’épée vengeresse est près de son cœur, elle y va toucher… La lune, dévoilée un instant, passe alors entre deux nuages ; un rayon pâle et clair porte sa lueur sur le visage du meurtrier démasqué en s’agitant, et se réfléchit dans l’acier brillant de l’épée de son antagoniste… deux cris s’entendent :