Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/195

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monte à l’échafaud, madame de Staël est traquée par toute l’Europe ; ou bien il trouble un ordre social qui ne l’a point compris dans son sein, en se produisant sous la forme irrégulière des maîtresses royales. La femme du moyen-âge est belle, il est vrai, lorsqu’elle impose de nobles épreuves à son chevalier docile ; mais elle est unie à un époux qu’elle n’aime pas. La fille de charité est belle, elle, la vierge-mère de l’orphelin : mais elle n’a pas d’époux.

L’histoire ne présente donc aucune situation où les femmes aient pu se développer librement et complètement ; nous croyons que le dix-neuvième siècle ouvre pour elles une nouvelle ère, et que, guidés par madame Roland et par madame de Staël, leurs bataillons marchent à une grande conquête. La preuve en est dans la foule des célébrités féminines de notre siècle qui s’augmente tous les jours, et qui cultive avec gloire toutes les branches de l’activité humaine. Le Livre des Femmes, où chacune de ces célé-