Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/219

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— Ah ! je n’ai pas envie de le connaître davantage : on ne l’apprend qu’aux dépens du bonheur ou de la vertu.

— Ainsi vous croyez que la société ne se compose que d’êtres nés méchans ou devenus tels par l’effet de la contagion ? Vous pensez que la vertu ne peut trouver d’abri contre les attaques du vice que dans la solitude d’un cloître, et de paix que dans le silence de la méditation ? Et cependant, Marceline, la vertu et la religion n’habitent pas seulement aux pieds des saints autels, elles peuvent aussi trouver leur sanctuaire dans le cœur qui palpite sous un manteau royal, comme dans celui qui bat sous l’étole du prêtre. Je ne veux pour exemple que votre mère ; jusqu’à ce jour, elle a vécu dans le monde ; eh bien ! vous semble-t-il que la pureté de son âme se soit corrompue au souffle de l’iniquité ? Croyez-vous que Dieu ne la regarde pas d’un œil aussi favorable, n’accueille pas avec autant de bonté l’hommage du bien qu’elle fait et des vœux qu’elle lui adresse, qu’il accueillerait les