Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/223

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compris toute l’âcreté des larmes que répandent les yeux d’une mère sur l’absence d’un enfant ! si elle s’était dit que ceux qui restent ne peuvent, malgré le charme de leur présence, cicatriser la plaie que fait au cœur le souvenir de l’enfant qui n’est plus là ! si elle avait pensé à Jacob appelant son Benjamin, eût-elle voulu quitter sa mère ?

Lorsque la baronne, persuadée de la vocation de sa fille, eut consenti à cette triste séparation, ce dont il s’agit alors fut de savoir dans quel ordre entrerait Marceline, et l’abbé fut chargé de diriger son choix.

Ce n’était point assez pour elle de renoncer au monde et de se consacrer belle et jeune au culte du Seigneur, il lui fallait encore toutes les austérités du cloître, les jeûnes, les macérations, ce martyre volontaire et continu que souffre et s’impose seule la véritable foi, pour s’affermir et s’épurer en passant par l’épreuve des souffrances du corps. Et comme elle s’informait à M. Dervin du couvent dont la règle était la plus sévère :