Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/251

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sont plus savoureux encore aux lèvres d’un vieillard qu’à celles d’un adolescent.

— L’amour.

— Un moment, dit la fée, je ne sais trop si je dois puiser dans ce creuset. Combien de maux dont l’amour seul est la source n’accablent-ils pas l’univers ! Passion reine et despote, ne soumet-elle pas toutes les autres à son pouvoir tyrannique ? Sa voix ne commande pas inobéie, et elle a tant de fois ordonné le crime !

— Elle a souvent aussi réveillé la vertu endormie, ranimé le courage expirant, fécondé le génie, et rempli des plus nobles et douces émotions le vide d’une âme incomplète avant de la connaître. L’amour est ce qui embaume la vie de ses plus suaves parfums, et la colore de ses plus vives couleurs.

— Eh bien ! mettons de l’amour.

— La prudence.

— Il est nécessaire d’en prendre après avoir puisé au creuset de l’amour. C’est un