Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/266

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Plusieurs mois s’écoulèrent, aucun nuage ne paraissait à l’horizon de ce tranquille amour ; cependant un orage se formait au loin. La fée, qui avait résolu d’unir les deux amans, n’avait encore parlé de mariage qu’avec Phédor. Elle se disposait à sonder à cet égard les dispositions de sa pupille, lorsqu’elle crut remarquer du changement dans la manière dont elle accueillait le jeune homme. Ce n’était plus avec la même impatience qu’elle l’attendait, avec la même joie qu’elle le revoyait. Elle ne se plaignait plus de la paresse du temps, de la diligence du passé ; et comme une semblable résignation n’est pas toujours un bon signe en amour, la fée s’alarma d’autant plus qu’elle ignorait la cause d’un pareil changement.

Un mois s’écoula encore. Lénida n’était plus cette joyeuse et simple jeune fille, qui naguère ne savait qu’être heureuse et gaie de son bonheur. Ses joues avaient perdu leurs couleurs veloutées ; ses yeux, leur vivacité séduisante. Souvent de longs soupirs entre-