Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/335

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que à notre âme ? Allons, partons ensemble, comme deux hirondelles qui reviennent à leur berceau de fleurs !

— Oui, retournons tous deux au ciel, puisqu’il n’est plus sur la terre de liens pour nos cœurs. »

Ils se levèrent, et s’approchèrent d’une table où étaient déposées deux coupes d’or remplies d’un breuvage empoisonné.

« Avant de boire la mort et l’oubli d’ici-bas, Similo, échangeons entre nous l’excuse de nos fautes. Mon ami, pardonne-moi de ne t’avoir fait que malheureux, après t’avoir promis un éternel bonheur.

— Et toi, Lénida, pardonne-moi de t’avoir appauvrie d’amour.

Le comte et sa femme se jetèrent dans les bras l’un de l’autre et répandirent de silencieuses larmes. Mais bientôt leurs yeux furent secs, et leurs regards tranquilles se portèrent sur la pendule, dont l’aiguille allait bientôt passer sur la même heure à laquelle, il y avait un mois de cela, ils avaient,