Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/342

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— Dans mon sein, dites-vous ! c’en est donc fait, et je vais expirer dans d’horribles tortures ! Oh ! déjà quel feu dévorant circule dans mes veines ! quelle souffrance atroce !

— Oui, dans votre imagination, mais seulement là. Calmez-vous, vous ne mourrez point, vous n’êtes pas…

— Quoi ! interrompit la jeune femme d’un air égaré, il se pourrait… »

Mais Amica, par l’effet de son pouvoir, lui imposant le silence et l’immobilité, poursuivit ainsi :

— Écoutez-moi, Lénida. N’ayant plus qu’un moyen de vous guérir d’une manie dangereuse, de votre funeste croyance à la sympathie complète de deux âmes créées l’une pour l’autre, j’obtins du destin la permission de séparer la vôtre exactement en deux, en conservant à chacune de ces parts égales la force de l’âme entière. Je l’ôtai donc de votre corps, tandis que vous dormiez d’un magique sommeil. J’en enfermai la moitié dans le chaton de cette bague ;