Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/347

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— C’est encore vrai ce que vous dites là, ma bonne amie. J’y réfléchis maintenant, mon choix était fait par ma vanité. Ce qui me le prouve, c’est que j’ai souvent fait des reproches à Similo sans m’apercevoir que je commettais les mêmes fautes. Je voyais ses torts et je ne regardais pas aux miens, j’en avais pourtant comme lui ! Et l’accuser, c’était me fâcher contre l’écho et gronder un miroir.

— Quel chemin alliez-vous prendre pour échapper à votre ennui ? la mort. N’ayant plus d’amour, vous croyiez qu’il fallait mourir, et vous ne songiez pas à moi, à ma douleur, à mes regrets. Vous ne pensiez pas qu’il est du devoir de l’homme d’essayer son courage à lutter contre le malheur ; que le Ciel ordonne la résignation aux peines qu’il envoie ; qu’on n’est pas maître de sa vie, et que se l’ôter est un crime comme de l’arracher à un autre.

— Hélas ! je ne pensais pas que le meurtre de soi-même fût un assassinat ; je voulais