Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dition. Je n’entends pas par là qu’il faille toujours un rapprochement de naissance, de rang et de fortune, non ; mais, par ses qualités, son éducation et sa manière d’être, il est à propos de se trouver à peu près au même plan dans la carrière du monde : voilà, dans le mariage, les points de conformité nécessaires pour maintenir un juste équilibre entre les deux époux. Mais, de même que les blonds plaisent aux bruns, et les grands aux petits, à l’emporté il faut un caractère paisible, dont la patience déroute la colère ; au mélancolique, il faut un esprit gai pour chasser sa tristesse ; au babillard, quelqu’un qui l’écoute en silence ; à l’étourdi, un être raisonnable, calme, dont la prudence empêche ou répare les torts que peut commettre sa folie. Pour être heureux, enfin, il faut se comprendre, et ce n’est pas dire que les deux époux ne doivent penser qu’ensemble. Comprendre quelqu’un, ma chère amie, c’est l’apprécier à sa valeur ; c’est deviner, sans l’éprouver soi-même, ce